Curiosity s'est posé à la surface de Mars

Le LISA impliqué dans l'un de ses instruments : SAM.

Le véhicule martien MSL-Curiosity a été déposé avec succès sur la surface de Mars à l’heure prévue (22h30, heure de JPL-NASA le 5 Août ; 7h30, le 6 Août, à l’heure française). Ce gros rover (900kg) va explorer Mars pendant au moins deux ans, analysant l’environnement martien, le sol et l’atmosphère avec les dix instruments qu’il transporte.

Parmi ces instruments, deux ont été développés par une collaboration entre la NASA et la France, avec le soutien du CNES, il s’agit de ChemCam et SAM. Pour connaître, à distance ou sur un échantillon rapproché, la composition des roches, ChemCam (Chemistry-Camera, LosAlamos National Laboratory, IRAP/Toulouse, CNES) tirera sur celles-ci au Laser et analysera la lumière émise. Dans le but de mieux comprendre l’évolution de Mars dans le premier milliard d’années après la formation de la planète, en particulier les possibilités de production de molécules organiques pré-biotiques, le laboratoire SAM (Sample Analysis at Mars, GSFC/NASA-Washington) pourra, quant à lui, analyser l’atmosphère et le sol de Mars : les échantillons solides ou gazeux seront traités dans SAM, puis envoyés vers sa chaîne instrumentale composée de trois instruments GC, MS, et TLS (Gas chromatograph, Mas spectrometrer, Tunable Laser Spectrometer).

Par cette association de mesures, SAM permettra ainsi de détecter avec précision les composants de l’atmosphère, en particulier les gaz trace tels le Méthane, et les composants du sol, principalement les molécules organiques.

Le Chromatographe en phase gazeuse, SAM_GC a été développé, avec le soutien du CNES et du CNRS, au LATMOS (UVSQ, UPMC, CNRS), et au LISA (U-Paris-Est-Créteil, U-Paris-Diderot, CNRS), avec la participation de l’Ecole Centrale de Paris. Les phases d’intégration et de test de SAM_GC se sont déroulées aussi bien dans les laboratoires parisiens qu’à la NASA/GSFC ou à la NASA/JPL-LosAngeles. Les résultats de Curiosity, et donc de SAM, seront traités en partie en France, avec l’aide du FIMOC (French Instruments Martian Operation Center), au CNES Toulouse.

Pendant les trois premiers mois de roulage de Curiosity, une grande partie des équipes, science et technique, se partagera entre JPL/NASA Californie et CNES Toulouse, en assurant des rôles de Downlink (réception, traitement des données SAM), de participation au SWG (Science Working Group, analyse scientifique des résultats obtenus par les instruments à bord de Curiosity, conclusions) et de Uplink (‘remontée’ des télécommandes au Rover pour les activités du lendemain) ; des modèles de laboratoire de SAM à GSFC/NASA, (Washington) et au LATMOS (Guyancourt) seront utilisés pour une meilleure compréhension de ce qui aura été observé. Par la suite, en phase de routine, les équipes se replieront sur leurs laboratoires.

Comme l’ont fait avant lui Spirit et Opportunity, le rover Curiosity et ses dix instruments vont maintenant accumuler, pendant plusieurs années, des observations à la surface de Mars. Cette mission suscite, dans la communauté scientifique, de grands espoirs de découvertes essentielles sur les mécanismes d’apparition de la vie dans le système solaire.


Pour en savoir plus sur l'instrument SAM : http://www.lisa.univ-paris12.fr/index.php?option=com_content&view=article&id=185&Itemid=4&lang=fr

Illustrations (libres de droits, citer juste les crédits dans la légende) : 
http://smsc.cnes.fr/IcMSL/msl20110519.jpg
Légende : Représentation en image de synthèse du Rover Curiosity à la surface de Mars (crédits : NASA/JPL)

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Légende : La base du Mont Sharp, futur terrain d'exploration de Curiosity. Crédits : NASA/JPL-Caltech/MSSS